Stimuler les échanges autour des pratiques en danses actuelles est au cœur du mandat que s’est donné moveo. Pour ce premier numéro, nous avons choisi d’associer “dialogue(s)” et “écologie(s)”. Plutôt que de tenter de faire sens de cette association, nous avons décidé d’ouvrir la discussion avec le milieu de la danse. 

Le terme “écologie” peut être entendu de différentes manières :  que ce soit l’écologie sociale, environnementale, systémique -  toutes les définitions sont ici sous-entendues. La danse a sa propre écologie, mais comment faire pour la voir entrer en dialogue avec les autres auxquelles elle se frotte? Comment développer des pratiques écoresponsables en arts? Quelles approches doit-on valoriser pour instituer de meilleurs comportements dans le champ culturel?

Ces dernières décennies, de nouveaux courants de pensées émergent :  l’écoféminisme, l’éco-somatique, les queer ecologies. Que pouvons-nous apprendre de ces manières d’envisager et de comprendre le monde à travers ses réseaux complexes d’activités humaines, entre les espèces, avec la nature, avec les technologies, voire même la Terre? L’interdépendance des formes vivantes est sous-entendue dans le terme “écologie”.  Le post-humanisme offre des perspectives critiques pour penser le monde en-dehors d’une vision anthropocentrique et des dualismes nature-culture, humain-animal et humain-machine, concept investi par de nombreux-ses praticien-ne-s actuellement. 

Les pratiques in situ ou spécifiques aux lieux s’ancrent dans l'écologie des milieux qu’elles investissent. Ces pratiques soulèvent en elles-mêmes des questionnements liés aux espaces, aux territoires, à leur occupation et à leur organisation. Quid de la décolonisation dans tous ces dialogues? Les nouveaux matérialismes peuvent offrir des pistes de réflexion, en pensant notamment à la manipulation et à l’impact du non-vivant sur les sphères sociales, politiques et économiques - esthétiques et environnementales aussi.